mardi 15 février 2011

Sur le depart...

Bonjour,

Depart ce soir pour un retour en France, apres pres de 1 mois sur les terres senegalaises. Coupures d electricite, difficulte d acces a internet, nombreuses activites  n ont permis de transcrire tous ces moments assez exceptionnels. Mais plein de choses a raconter et a completer au retour !

Le forum s est termine vendredi, sur une impulsion positive face au changement et prise de participation de la population notamment en Egypte, Tunisie etc. Reste a souhaiter que la violence ne se diffuse pas dans ces perspectives de remise en question d un systeme qui cree a nos jours tant  inegalites.

Nous sommes depuis samedi, dans la region de Thies (2nde ville du pays, 800 000 habitants), avec un arret au monastere de Keur Moussa et une superbe journee aupres d une cooperative de producteur de commerce equitable, N Dem, partenaire de Artisans du Monde. Que de moments uniques, dans un quotidien a milles lieux de nos habitudes.

Dans la saveur de ces derniers instants, je retiendrais de ce voyage plusieurs points marquants :
- le sens de la communication et de la relation du pays, sans recherche intentionnelle, sur la base de la simplicite (tellement surprenant dans les 1er temps de ne pas se voir demander autre chose que des nouvelles de la famille ou la temperature en France!)
- les piments auxquels je n aurais reussi a echapper!
- le sens de la famille, elargi au village etc. Realiser un arbre genealogique pour chaque personne rencontree est un defi a relever!
- la clairvoyance de la population sur la richesse de ses ressources naturelles et culturelles face aux profits d utilisation et detournement du gouvernement en place, le France, l Europe, le Japon etc. Le niveau de formation est excellent, l elocution affirmee, la veracite des propos non dissoutes dans des sous-entendus. Ceci change de notre culture occidentale, tres politiquement correcte mais sans toujours une volonte franche de regarder les elements qui genent (la question du developpement en Afrique passe peut etre par une 1ere etape de reconsideration de nos actions d interets economiques sur place...)
- un accueil exceptionnel, quelque soit le point d encrage

Bref, je n ai peut etre qu un souhait : que chacune et chacun possede la chance de recevoir autant que ce qui m a ete transmis au cours de ce periple (avec un peu moins de piment?!).

Claire

lundi 7 février 2011

Cà y est, c'est parti...!!!

Bonsoir,

Un autre monde est possible!
(et je rajouterais, grâce également à tou(te)s...)
 Ce slogan du Forum Social Mondial représente toute la dimension et l'état d'esprit constructif que cet évènement véhicule : une convergence d'actions concrètes, réalisées par la société civile, les ONG, vous, nous si vous le souhaitez,  pour une multiplication d'impacts sociétaux, économiques, culturels, de gouvernance et environnementaux positifs... Y'a qu'à. Et c'est un pur bonheur de baigner dans une énergie aussi forte d'entreprendre. 

 Le Forum a débuté hier dimanche par sa traditionnelle marche d'ouverture dans les rues de Dakar. Un meltingpot de nationalité s'est rassemblé pour partager ses quelques km, sous un soleil chaleureux. Aprés Copenhague en décembre 2009, c'est un plaisir de retrouver cette dynamique et joie de présence, qui se dégage de tous les acteurs présents, dans une ambiance festive!

Des associations pour la preservation des ressources halieutiques en Afrique de l'ouest (dont le poisson se retrouve dans nos assiettes et non celles des pays concernés...) 



Des ONGs de tous les pays 

Des écoles et des étudiants présents 


Une représentation d'amérique latine dynamique, avec le brésil, pérou, colombie etc. 

Des enfants déja actifs!   








Aujourd'hui fut le 1er jour des ateliers. Je dois dire que l'organisation m'a surprise dans un  1er temps. Les conférences et salles annoncées ont dans la très grande majorité des cas étaient déplacées ou annulées etc. Selon les informations reçues, la source de ces difficultés repose sur la nomination de dernière décision du Président Wade, d'un nouveau recteur de l'université, non réellement ouvert à cet évènement. (contrairement au précedent...) En conséquence, les salles n'ont été libérées comme programmées, l'information diffusée etc. Malgré tout ceci, les liens se créent, les échanges sont réalisés et les rencontres plus que motivées! On n'arrête pas l'envie d'avancer...

Atelier : les jeunes et la mondialisation
Au programme jusqu'à vendredi, des activités autour de la souveraineté alimentaires, les énergies renouvelables, les migrations internationales, la santé, les épidémies, les paradis fiscaux, l'exploitation des ressources naturelles sans redistribution (...), le développement durable, les tensions géopolitiques, l'économie sociale et solidaire, la fiscalité etc... Pas de quoi s'ennuyer autour de tels partages de projets!

Installation de tentes pour la tenue des ateliers 

Et pour quelques photos de plus (entre les coupures d'électricité, la non disponibilité d'internet et maintenant la non reconnaissance de l'ordinateur de mon appareil photo!), je vous invite à naviguer sur ces sites qui me semble refleter la dynamique enclenchée.

http://blog.ccfd-terresolidaire.org/fsm/

http://www.forumsocial.info/

Au plaisir de vous transmettre de nouvelles infos!

Claire

mercredi 2 février 2011

Saint Louis

Bonjour,

Au cœur du fleuve Sénégal, St Louis est une ville où l'époque coloniale a posé ses marques. Classée au patrimoine de l'UNESCO, son charme et sa richesse culturelle en font un lieu de pause apprécié après Dakar. Depuis 5  jours, je me balade et profite des musées et activités pour tenter de cerner un brin d'histoire et m'imprégner de cette atmosphère légèrement bohème où nombre de toubab (blanc) aime s'installer. Mais l'essence même du lieu ne semble pas être dénaturée. 





L'afrique : un modele participatif !


La ville a connu de nombreuses évolutions et responsabilités depuis le XVII eme siècle. Ancien comptoir commercial, elle devient le point de départ des expéditions coloniales vers l'intérieur du continent et du commerce vers l'Europe et l'Amérique. Deux "produits" phares font sa gloire et réputation : la gomme arabique (importation de Mauritanie et du Mali; celle-ci est notamment utilisée pour amidonner les vêtements) et la traite des esclaves (un important point de départ). D'anciens entrepôts de stockage de gomme arabique notamment sont aujourd'hui réhabilités et devenus de belles résidences.


Par la suite, en 1895, St Louis deviendra le siège du gouvernement général de l'AOF : l'Afrique Occidentale Française qui regroupent le Soudan, le Sénégal, la Cote d'Ivoire et la Guinée. Celui-ci sera transféré à Dakar en 1902. Depuis, le souvenir de cette période habite les rues, les quartiers, grâce aux couleurs et forte présence Française encore comptée aujourd'hui.


Ancien pont...

Gestion des dechets par les chèvres!
Etant une reelle problématique et devant mon interrogation, le maire de la ville m'a expliqué les perspectives de sensibilisation de la population et la mise en place de ramassage adapté vers un centre d'enfouissement. Les moyens sont à deployer.

Saint Louis fut également la terre d'accueil de la 1ere liaison aéropostale entre la France et l'Afrique. Un grand hôtel fait encore la fierté de la ville, ayant accueilli le pilote Mermoz, auteur de ce succès.


L'ile concentre les écoles, les traces de l'histoire, les bâtiments coloniaux etc. Deux ponts la lient aux berges du fleuve Sénégal. Sur l'une d'entre elles, se situe le quartier des pêcheurs Guet N'Dar. Impressionnant... A perte de vue, de longues pirogues multicolores se succèdent pour décharger le poisson le matin vers 8h avant de repartir en mer vers 18h. Un concentré d'activité, ou au cœur de la pénurie des ressources halieutiques fondée, le déballement des quantités impressionnantes de poissons procure une interrogation sur la possibilité de continuité d'un tel quotidien, si vital pour le métier et vie des familles.

Cimetière musulman des pécheurs

Pirogues de pêche

Séchage du poisson au soleil, noyé dans le sel, pour la préparation des plats
Bref, d'une longueur de 2.5km sur 300m de large, rejoindre la pointe nord à la pointe sud est une agréable balade au cour d'un arc en ciel historique!
Claire

vendredi 28 janvier 2011

Association Emmaus : un sacré relais au Sénégal...!

Bonjour,

Me voici partie mardi dernier, à la découverte du Relais Sénégal situé à Diammiado. Celui-ci est située à 1h de Dakar, ou 3h30 selon les bouchons expérimentés (qui a dit que Paris était la capitale des embouteillages?...!)

L'initiative a été enclenchée par Pierre Dupontel, l'actuel président de l''association Relais France. Cette association, branche du réseau Emmaus, emploie des personnes en réinsertion. Par le fruit de leur travail, elle contribue  à alimenter des réseaux de distribution de vêtements en France (au sein des boutiques emmaus) et aux delà de nos frontières. Un simple geste de dépôt de nos habits peut constituer une caverne d'Ali Baba!

 http://www.lerelais.org/

Cherchant à développer les activités en Afrique après le Burkina Faso, Pierre Dupontel a croisé la route de Ahmad Reza, actuellement dirigeant et encadrant de la structure au Sénégal.

 Ahmad et son équipe

Ouvert en 2005, le Relais Sénégal compte aujourd'hui une 50 aine d'employés qui trient les tonnages de vetements provenant du Relais Nord Pas de Calais en France et fabriquent des lots par catégorie : jupes, pantalons, sous vetements etc. Il est d'ailleurs amusant de voir des hommes pousser des caddies de vetements, ce qui est peu habituel...!


Balots receptionnés de France


Tri des vêtements par catégorie et qualité

Ramassage au sol par catégorie

Pressage en lot de 25 kg pour la vente à des détaillants

Les lots sont ensuite vendus à des détaillants, des petits commerçants qui s'installent sur les marché et vendent ainsi les différents articles.

Départ vers une future vente sur le marché

D'une surface de 2000 m2, l'entrepôt traite aujourd'hui plus de 2700T/an. Cette capacité ne peut que croitre pour absorber le potentiel d'envoi de la France (60 000T/an). Mais certaines difficultés, liées aux règles du commerce, entravent le déploiement des activités. Parmi l'ensemble des produits traités, 30% correspondent à une qualité "inférieure". Les droits de douane d'un ballot de 45 kg sont de 14800 CFA (environ 22€) alors que  45 kg de qualité inférieure se vendent 7000 CFA (11€). Ainsi, en dépit des 70% restant dont le tarif est de 50000 CFA (76€)/45 kg, l'équilibre ne peut se faire. Les charges, salaires, frais de structure entrainent des dépenses plus importante que les bénéfices actuels. Le réseau Emmaus soutien le Relais, qui est en cours de négociation et de recherche de solution administrative.Je ne doute pas qu'avec l'immense patience abordée au Sénégal, la situation saura évoluer...!
Entrepot

Cette chaine d'acteurs, de la France au Sénégal, contribue à créer des emplois et à développer l'économie localement. J'ai pu rencontrer une équipe dynamique, qui ne baisse jamais les bras face aux particularités culturelles du pays (arrangement monétaire unilatéral, imposé par les douaniers par exemple...). et des sourires à chaque questions posées! (suis-je bavarde?!)


Equipe du Relais Sénégal
Ce fut un vrai plaisir de partager ce moment, et de retrouver pendant quelques minutes la liberté de pédaler grâce au Relais!

Partage du thieboudienne (riz au poisson) , repas de midi (pimenté!!!)



Claire

mardi 25 janvier 2011

Ile de Gorée

Bonjour,

Départ hier pour l'ile de Gorée, située juste en face de Dakar. De petites dimensions, 300 sur 900 m, elle est une commune d'arrondissement de Dakar, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1978.

Celle-ci est trés connue de part sa position stratégique, qui la conduit à etre un point central pour les départs de bateaux d'esclave à destination des Amériques. La visite de la maison de l'esclavage revele toute l'ampleur du trafic et éclaire sur son histoire, du 16eme au 19 eme siecle.

Maison de l'esclavage


La 1ere notion de l'esclavage pratiqué en Afrique est une punition face à un non remboursement de dette, un état de prisonnier de guerre etc. Ceci se concretise par une perte de liberté et de l'honneur. Malgré tout, l'esclave conserve ses droits civiques et ses titres de propriété, des relations presque "familiales" avec son maitre. Les Europeens introduiront par la suite un systeme commercial, où un homme s'achete et se vend, en perdant toute identité (marqué au fer rouge).


Comment ce processus a pu t'il se mettre en place?
La découverte des Amériques par les Europeens a révélé son fort potentiel commercial : mine d'or, café, coton, sucre etc. Les besoins pour l'Europe sont immenses mais la main d'oeuvre indigéne peu disponible , pour ces biens à produire et fournir  (détruite par les maladies apportées par les blancs et les conditions de travail imposées). Le Portugal, l'Espagne, la France et le Royaume Unie se sont donc tournés vers leurs colonies Africaines.

Porte de l'aller sans retour...
La 1ere vente des esclaves noirs pour l'Europe s'est déroulée à Lagos en 1441. Le 1er esclave est arrivé à Haiti, en 1510, opération orchestrée par le roi d'Espagne. Les Français ont suivi la dynamique à partir de 1635. Plusieurs points de traite étaient recencés : le Golfe de Guiné (du Sénégal à la Sierra Léone), la Cote d'Ivoire, le côte de l'or , la côte des esclaves (Guana, Togo, Dahomé), Nigeria, Cameroun, Angola et la mozambique (si besoin...).

Cellule


Parmi les populations entieres déportées à Gorée, seuls les hommes et les femmes les plus vaillants étaient gardés. Les autres... La maison de l'esclavage, de toutes petites dimentions, mais aux capacités d'entassement certainement inégalables, contient des cellules de répartition en différentes catégories : les enfants, les hommes, les femmes, les récalcitrants etc.
En voyant ce panneau, célulle des récalcitrants, j'ai pensé au G20 qui se déroule actuellement à Davos. Je me suis demandée si nos chefs d'état ne seraient plus récalcitrants, cette année, à prendre des décisions pour une juste répartition des richesses. Une interrogation qui demeure....
La fin de cette terrible période a commencé par la 1ere rébelion des esclaves à St Domingue, le 23 aout 1791. Celle-ci a abouti en 1804 par la fondation de la 1ere république issue de ce processus : Haiti. L'Angleterre a ensuite été la 1ere des nations à cesser le trafic. L'abolition totale s'est concrétisée à la fin du 19 eme siecle.

Cette page d'histoire est richement décrite au sein de la maison des esclavage. Heureusement, le village de Gorée, de part ses couleurs et son charme, permet un allegement temporaire des pensées!



Baobabs


Et je ne peux m'empecher de glisser un clin d'oeil DD...

Tableau réalisé à partir d'objets recyclés récupérés sur la plage


Et rien que pour le plaisir, je vous envoie un bouquet de fleur!


Claire

lundi 24 janvier 2011

Bonjour, çà va? Cà va et toi, çà va? cà va et toi, çà va?...etc!

Bonjour,

Aprés une journée de voyage (changement à Tripoli, Lybie), c'est une admosphere de 22°C dans laquelle je me suis plongée, samedi à 23h. Et moi qui m'était équipée comme au pays du pere Noël pour affronter les gelées grenobloises du matin...!

J'ai passé la 1ere nuit dans un village de mer limitrophe de Dakar, N'Gor, réputé trés touristique, mais qui je dois dire possede une apparence bien éloignée des cotes de Varadero de Cuba par exemple. Au contraire. Ses ruelles sont un dédale de petites boutiques, de vendeuses de beignets, d'enfants ramenant des baguettes de pain à la maison (des baguettes! J'ai paru etre la seule étonnée en posant le question de cette habitude alimentaire qui ne me semble pas trés locale... Un autre "souvenir" de la période de forte présence Française?)

La fameuse baguette Sénégalaise...!



La plage est essaimée de pirogues colorées, de brebis, d'enfant jouant au foot (sport national?! Et non, la lutte semble attirer les ferveurs de la population!), et malheuresement de nombreux rejets de la mer pas bien naturels.... L'atmosphere est ici typique des bords de mer, encore relativement paisible et tournée vers le quotidien et non seulement le tourisme.

Bord de mer de N'gor


Les rues sablées (comme dans certains quartiers de Dakar) trés étroites du village


Aprés ce passage à N'Gor, non prévu au programme, j'ai rejoint Dakar ou je suis accueillie dans le quartier Médina. Nous sommes en pleine période de grand Magal, ce qui confere à la ville un aspect relativement calme. Il s'agit d'une grande fête religieuse se rapportant à la confrerie mouridisme. Une foule de fideles de toute l'afrique et d'origine internationale se déplace à la ville de Touba pour celèbrer le retour d'exil du grand Cher Armadou Bamba. Impressionant la ferveur véhiculée et le nombre de personnes que cette evenement déplace. Tout change à partir d'aujourd'hui, de part le retour de la population au sein de leur foyer. Je vais ainsi découvrir la pleine agitation de la capitale...

Pour le matin : un café dans les rues de Dakar en attendant le bus!


Aujourd'hui, Ile de Gorée au programme, pour une plongée dans l'histoire du Sénégal liée à l'esclavagisme...

Bonne journée!

Claire